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  Copyright toutes photos. T. Nguyen. 20-27 Mai 2004.

 


 


Paysages sauvages de Gran Canaria.

 

Petit périple Canaérien Renseignements pratiques En guise de conclusion Triste rappel historique Encore des photos


 

Petit périple Canaérien

Ayant l'occasion de séjourner aux îles Canaries pour un congrès international en mai 2004, j'ai pris contact avec l'Aéroclub local : le "Real Aeroclub de Gran Canaria". N'ayant aucune coordonnées, j'ai en premier lieu contacté par mail l'Office du tourisme local et la Fédération locale de sports aériens. Les deux m'ont alors répondu rapidement en me donnant l'adresse de l'Aéroclub, situé sur l'île de Gran Canaria.

 

Le hangar du Real Aeroclub de Gran Canaria.


Fax initial resté sans réponse. Je demande alors aux organisateurs du congrès de renouveler en local ma demande par fax. Et la réponse arrive enfin : l'instructeur du club, Nicolas Medina Day, jeune ATPL qualifié A320 (dont le père est pilote de MD80 chez Iberia et a commencé à voler dans ce même aéroclub) me donne tous les renseignements demandés : l'aéroclub a 160 membres et a réalisé 2000 heures de vol l'année dernière. Il possède 6 avions (un C152, un C172, un C150 Aerobat et trois Piper PA28 Cherokee). L'aéroclub est basé sur le terrain privé d'El Berriel au sud de l'île (indicatif OACI : GCLB). Piste de 800x20 mètres sur l'eau. Le terrain est situé sous l'axe d'approche de l'aéroport international de Las Palmas de Gran Canaria (GCLP) : tours de piste à 500 ft !

Courte finale 25 à El Berriel : la piste de 800x20 m est posée sur l'eau.


Arrivés sur place, et après quelques difficultés pour trouver la route, Nicolas m'accueille avec un grand sourire et rendez-vous est pris pour le lendemain.

Ce sera donc un vol en Piper Cherokee 180 CV vers le terrain de La Gomera, situé à 80 nautiques à l'ouest, en passant par la pointe sud de Tenerife, située entre les deux. On ne se posera pas à Tenerife. Les Canaries possèdent en effet un aéroport important sur chacune des sept îles de l'archipel, où le trafic commercial est intense. Mais seuls deux terrains sont praticables tranquillement par nous autres "pauvres couillons de VFR", comme nous appelle une responsable de la DAC-CE (sic !) : El Berriel au centre de l'archipel et La Gomera à l'ouest.

Plan de vol obligatoire pour tous les vols VFR aux Canaries, même en local : trop de trafic commercial dans les environs, et transpondeur obligatoire (mais pas en mode C.....).

 

Le Pico del Teide, sommet de Tenerife à 3700 mètres.


Départ d'El Berriel à 500 ft  en longeant la côte et les fameuses dunes sahariennes de Maspalomas au sud-est de l'île, puis cap à l'ouest vers Tenerife à 40 nautiques de survol maritime.
On monte à 6500 ft pour être au dessus de l'approche de Tenerife Sur "Reina Sofia" (GCTS). Vue magnifique et impressionnante sur le Pico del Teide, cône de l'ancien cratère de Tenerife posé sur l'eau, qui culmine à 12.000 ft (3700 mètres) !

L'aéroport de Tenerife Sur ("Reina Sofia") au pied du sommet.


Descente vers La Gomera, 30 nautiques de mer plus loin, où les turbulences en finale sont surprenantes. Le terrain est situé sur un faux plat qui borde la mer à 700 ft, et le vent est sud pour 12 kts. Intéressant.............
Malgré les espoirs suscités par Nicolas, nous ne voyons pas de baleines entre Tenerife et La Gomera...... Par contre, des cargos qui naviguent route au Sud vers le Sénégal.

 

Courte finale 27 à La Gomera : 1500x30 m, altitude : 700 ft !.......

Au fond à gauche, l'île de El Hierro, à la pointe sud-ouest des Canaries.

 

L'aérogare flambant neuve à La Gomera.


La Gomera (GCGM) possède une piste de 1500 mètres et une aérogare flambant neuve, à l'architecture locale magnifique. Seul problème aujourd'hui : la concurrence des navires à grande vitesse vers Tenerife a tué l'activité de transport aérien à La Gomera, où seuls subsistent deux vols quotidiens en Beech 1900. Triste sort que celui de cette aérogare magnifique, mais déserte !

L'aérogare neuve.... et déserte de La Gomera.

Retour vers El Berriel : contact avec Gran Canaria Approach en anglais, qui nous laisse libre de nos mouvements du moment que nous restons au dessous de 2000 ft. On longera donc la côte ouest et sud de Gran Canaria à 500 ft, après 80 nautiques de survol maritime !

El Berriel, véritable porte-avions posé sur l'eau : un C152 de l'Ecole de pilotes professionnels locale nous dispute la radio en anglais. Il n'y a pas de contrôle sur le terrain. J'ai donc pris le micro et je me suis annoncé en anglais comme si j'étais chez moi !........

Côte ouest sauvage de Gran Canaria : falaises de 300 mètres de haut.


L'avion : EC-CGU, un Piper PA28 "Cherokee" de 180 CV.


Accueil très chaleureux à l'aéroclub. Les membres du club visionnent à notre retour une video du meeting aérien qui a eu lieu quelques jours auparavant : devant la Playa de Las Canteras au nord de l'île, très belle présentation de la patrouille nationale espagnole.
Merci Nicolas.........

 

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Renseignements pratiques

Il n'y a qu'un seul aéroclub aux Canaries : le "Real Aeroclub de Gran Canaria". Son adresse est : Aerodromo El Berriel, Carretera General del Sur, Km 47.5, San Bartolomé de Tirajana. Tel : +34 928 157 147 (ext. 11), Fax : +34 928 157 204. Il est situé au sud de l'île de Gran Canaria, sur le petit et sympathique terrain d'El Berriel, qu'il partage avec une école de pilotes professionnels. L'adresse électronique de Nicolas, instructeur de l'aéroclub, est : nikoday@hotmail.com et son téléphone perso : +34 629 71 68 37.

L'infrastructure et les moyens de radionavigation sont excellents. Il y a de très nombreux VOR et NDB aux Canaries : impossible de se perdre, même après 80 nautiques de survol maritime sans GPS !........... Ca, c'est pour ceux qui passent tout leur temps le nez collé au GPS, au lieu de regarder dehors et oublient de piloter leur avion........ :-)

Toute l'information aéronautique officielle est disponible sur le site Web de l'aviation civile espagnole, à l'adresse : http://www.ais.aena.es

On y trouve toutes les cartes aéronautiques VAC et IAC, ainsi que l'information officielle (AIP, Notam, etc). La carte OACI des Canaries au 1/500.000e de l'AENA est disponible dans les boutiques spécialisées en France.

Les Canaries sont espagnoles, et appliquent donc les JAR-FCL. Pour voler là-bas, il suffit d'un PPL et d'un certicat médical valides.

Le coût de l'heure de vol sur les PA28-180 de l'aéroclub, essence et instructeur compris, était de 150 euros en mai 2004.

La pratique courante de l'espagnol ou de l'anglais aéronautiques est évidemment impérative. Les contrôleurs (et contrôleuses....) espagnoles y sont serviables et sympathiques. Leur anglais est très facile à comprendre, mais le trafic est parfois dense et la fréquence très occupée....... car les Canaries recoivent 10 millions de touristes par an, donc des milliers d'avions pour les amener et les remmener....

 

En guise de conclusion

Le billet d'avion pour les Canaries coûtait en mai 2004, 550 euros aller-retour au départ de Lyon. Les paysages volcaniques y sont grandioses, d'une beauté sauvage à couper le souffle. Le climat océanique tempéré est très agréable : l'amplitude diurne moyenne y est de 6-8 degrés, entre 17° (min.) et 24° (max.) en mai, ce qui le rend très doux. Le relief très accidenté réserve des surprises, car les sommets montent très haut et très vite (de 0 à 3700 mètres en moins de 50 km à Tenerife, et Gran Canaria culmine à 6200 ft en moins de 50 km).

Les ballades en avion sont donc très spectaculaires, et très faciles si la météo est favorable, car il y a beaucoup de survol maritime. Le régime océanique et le relief peuvent réserver des surprises près des côtes et dans les circuits de pistes : attention aux turbulences.....

Mais si vous avez l'occasion de visiter les Canaries, n'hésitez pas : volez là-bas à l'aéroclub. Vous ne le regretterez pas.....

 

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Triste rappel historique

C'est à Tenerife qu'a eu lieu le 27 mars 1977 le plus grave accident de toute l'histoire de l'aviation. A la suite d'une alerte à la bombe qui a provoqué la fermeture temporaire du terrain de Las Palmas de Gran Canaria et le déroutement de tout le trafic vers Tenerife, deux 747 se sont percutés au sol sur la piste de Tenerife Norte (GCXO) "Los Rodeos" par temps de brouillard : bilan 580 morts. L'aéroport de Las Palmas venait de rouvrir. C'était une fausse alerte, mais des attentats à la bombe avaient lieu aux Canaries à l'époque, et une bombe de faible puissance avait déjà explosé quelques heures auparavant dans l'aérogare. Les avions déroutés vers Tenerife redécollaient pour terminer leur vol à destination de Las Palmas.

Les deux B747 parqués côte à côte à Tenerife Norte, quelques heures avant leur collision.....

L'enquête établira que parmi les causes de l'accident il y avait :

- la météo : un brouillard épais avait progressivement envahi le terrain

- l'incompréhension entre le pilote du 747 de la PANAM et la tour de contrôle : l'avion remontait la piste pour se positionner au point d'attente et n'est pas sorti à la bonne bretelle de dégagement. Erreur aux conséquences tragiques : il a dépassé celle qu'il aurait dû emprunter. A cause du brouillard en effet, le contrôleur à la TWR ne pouvait pas voir le 747 dépasser la bretelle prévue.....

- l'empressement du pilote de la KLM qui a décollé à ce moment-là, sans autorisation de la TWR, et a percuté en pleine accélération le 747 de la PANAM en train de dégager de la piste. Son copilote s'est rendu compte qu'ils n'avaient pas l'autorisation de décoller et en a fait part, sans succès, au commandant de bord ! Ce dernier était pressé de terminer son vol vers Las Palmas de peur de dépasser l'amplitude de travail maximale autorisée (d'où repos obligatoire) et retarder ainsi son retour en Hollande où il devait fêter l'anniversaire de son fils...... L'enquête concluera à son entière responsabilité dans la catastrophe. Pilote depuis 30 ans, dont 26 ans au service de la KLM avec 12.000 heures de vol, il était chef des pilotes-instructeurs 747 de la compagnie.

Voici le bref compte-rendu de l'accident donné sur le site Web "airdisaster.com" concernant le 747 de la PANAM :

"The aircraft collided with a KLM Royal Dutch Airlines Boeing 747 on the runway while backtracking the runway for departure. After diverting from their original destination of Las Palmas due to a bomb threat, both aircraft parked on the congested ramp at Los Rodeos Airport. During the wait, the KLM aircraft's crew decided to refuel the aircraft. During the refuelling process, the airport at Las Palmas reopened, and the Pan American crew attempted to move toward the runway. The KLM aircraft was blocking their aircraft in, however, so the Pan Am crew was forced to wait until KLM had finished refuelling. After the refuelling was complete, the KLM aircraft was instructed to back-taxi on runway 30, turn at the end, and wait for departure. The Pan American crewwas instructed to follow KLM, but turn left off the runway on a taxiway before reaching the end of the runway. As the KLM aircraft turned to depart on runway 12, its Captain, Jakob van Zaanten immediately powered up for takeoff. The First Officer corrected him saying 'no, we don't have our air traffic control clearance yet.' The Captain responded with 'I know that, you call for it.' As the First Officer was copying the clearance, which told the crew what route to fly, but did not give permission to take off, the Captain again initiated takeoff. The Pan Am 747 crew was inching through the thick fog looking for their assigned runway turnoff, saw the shaking lights of the KLM aircraft approaching at near takeoff speed through the fog, and applied full power in an attempt to clear the runway. Just after rotation, the KLM aircraft struck the Pan American plane just behind the cockpit, climbed to a height of 100 feet, and crashed. With a total of 583 killed, this accident remains the deadliest accident in aviation history."

Un compte rendu complet en anglais est donné à l'adresse : http://www.airdisaster.com/special/special-pa1736.shtml ainsi que les transcriptions des enregistreurs de voix des cockipts (ou CVR, boîte noire).

 

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Encore des photos.....

 

Côte nord-ouest de Gran Canaria.

 

La Casa de (Christophe) Colon à Las Palmas.

 

La Casa de Los Patrones à Teror.

 


  La côte ouest volcanique de Gran Canaria.

Dernier virage 27 à La Gomera : le vent est du 230/12 kt : ça turbule........

Finale 27 à La Gomera : la piste est à 700 ft au bord de l'eau.........

 

Finale 25 à El Berriel : tours de piste à 500 ft, cause trafic commercial au-dessus vers Las Palmas.


L'heure de la sieste : il fait bon vivre à Gran Canaria........

 

Toan
31 mai 2004

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