Le
Rallye Aérien de Malte 2002
Les étapes
Dimanche 30 juin : Monastir-Malte
Le temps s'est sérieusement
couvert. A priori, c'est mauvais et il y a du vent. C'est mal parti ce
matin.
Le vent et la pluie ont couvert
les avions de gouttes de sable dans la nuit. On ne gagnera pas le "Concours
d'élégance" à Malte, qui récompense le plus
bel avion, c'est sûr.
On a fait un timing très
précis hier soir pour être sûrs d'arriver à l'heure
à Malte : petit-déj à 7 heures, taxi à 8 heures,
MTO et formalités à 8h30, décollage 10 heures dernier
délai pour une arrivée à Malte à 11h30 précise.....
Inch Allah !
On boucle les sacs, et en
route pour l'aéroport où on se précipite au bureau
MTO.
Un écran de METAR indique
des Cb. Le reste est à peu près correct, avec FEW à
2000 pieds. Les images satellites montrent un front qui s'éloigne
vers l'Est et qui traîne actuellement au sud-est de la Sicile et
de Malte.
Il faut prendre une décision,
et vite si on veut être à l'heure à Malte.
On décide de tenter
le coup, et de faire demi-tour si ça ne passe pas.
Formalités, taxes,
le dépôt du plan de vol qui nous voit imposer les routes VFR
à 1000 pieds, cap 099, qui nous éloignent de la route directe
sur Malte.
Bancs de stratus à
500 pieds/mer entre Monastir et Malte.
© Photo.
J-L. Sage.
Décollage. Le vent est
faible, le plafond assez bas. C'est du FEW 2000 ft, BKN 4000 ft. Ca passe
finalement et on est très vite avec le contrôle de Malte qui
nous autorise une directe sur l'île de Gozo, premier point de contrôle
du Rallye.
On a un temps imposé
de passage sur le NDB de Gozo. On travaille donc sans arrêt au GPS
et à la manette de gaz pour (essayer de) contrôler notre arrivée
sur Gozo. On décide dans le PT de rester à 1000 pieds/mer.
On n'a pas vu de baleine. Tant pis.
Passage pas loin de l'île
de Lampedusa, grand îlot rocheux perdu au milieu de la Méditerrannée.
L'ile de Gozo. ©
Photo. J-L. Sage.
L'arrivée sur Gozo fait
monter l'adrénaline d'un cran. Il y a le passage à heure
imposée sur la balise, et il est suivi immédiatement d'une
épreuve chronométrée entre le NDB de Gozo et la TWR
de Luqa, l'aéroport de destination. Notre temps imposé entre
les deux est de 9 minutes et 23 secondes. Pas plus, pas moins. Le tout
suivi d'un atterrissage de précision arrivés à destination.
Je me plante complètement
à l'arrivée sur Gozo, et nous passons la balise avec 2 minutes
d'avance, qui vont nous coûter très cher dans le classement
final. Tant pis, on continue.
Le port de La Valette. © Photo. J-L. Sage.
Changement de cap, top chrono,
direction Luqa TWR, pour 9m23s. On voit la grande piste de Luqa dans
l'axe, loin, droit devant. On ne peut pas se tromper, c'est là qu'on
va. Il faut survoler la TWR qui est à l'intersection sud des deux
pistes perpendiculaires. On n'est pas mauvais sur ce coup-là. Je
pense qu'on a le temps imposé à 2 ou 3 secondes près.
Effectivement, on fera le deuxième temps à cette épreuve.
En route pour l'atterrissage
de précision.
Longue finale 24 à
Malte. © Photo.
J-L. Sage.
Le contrôle m'autorise
en vent arrière 24. Ah bon.... L'épreuve devait se dérouler
en 06. Je commence à avoir un doute. Je demande confirmation, et
je ne comprends rien à ce que le contrôleur me répond.
Il parle en même temps à un autre avion qu'il autorise à
l'atterrissage (?) en 14. Dans ma tête, "Runway two four"
et "Runway one four" se ressemblent un peu trop et je suis obligé
de ressortir la carte VAC car je ne suis toujours pas sûr de ma piste.
Il y a un deuxième avion dans le circuit qui me voit (c'est ce qu'il
dit à la TWR) mais que je ne verrai jamais.
Je suis préoccupé
par l'atterrissage de précision qui va suivre et je réalise
presque inconsciemment, en entendant "Report flying over the coast",
que le contrôleur est en train de me demander de prolonger ma vent
arrière loin jusqu'à la côte, alors que je suis déjà
en train de virer en base. Je renverse mon virage pour prolonger.
Je redemande confirmation
pour la 24 et l'atterrissage de précision. Je ne comprends à
nouveau rien à la réponse. Trop tard. Je vire en base puis
en finale pour réaliser en courte qu'il n'y a sur la piste aucune
des marques au sol prévues pour l'atterrissage de précision.
Pour le geste, on fait quand
même un carreau sur les marques de pistes qui sont peintes au droit
du PAPI. On se console comme on peut.
En fait l'épreuve a
été annulée et personne n'était au courant....
sauf le contrôle qui a sans doute voulu nous prévenir, mais
je n'ai rien compris à ce qu'il me disait.
Courte finale 24, cherchez
les plots........ ©
Photo. J-L. Sage.
Bref, l'une des épreuves
sur laquelle je comptais le plus a été annulée.
Pas bon pour le classement,
ça.
L'accueil à Malte
: hôtesses et champagne........
©
Photo. J-L. Sage.